Ghost City

« Sanaa, au milieu de la coupe prodigieuse de pierre et de lave que ferment les djebels yéménites, se dresse isolée du monde et près du ciel » décrit Joseph Kessel dans Fortune carrée. Presque rien n’a changé depuis la visite du grand écrivain. La ville semble prodigieusement intacte. Et totalement unique. Kessel écrit à propos des femmes de Sanaa : « Elles ont, cette grâce légère et ces yeux larges et doux taillés en amande que chantait déjà le Cantique des cantiques ». Mais aujourd’hui le costume tribal des femmes yéménites a quasiment disparu à Sanaa, et « les yeux larges et doux » sont devenus invisibles. Sous l’influence de l’Arabie Saoudite, les silhouettes noires, fantomatiques dans leur uniforme hérmétique ont envahi les ruelles de la cité. Effet de mode ou affirmation d’un intégrisme religieux ?

 Sanaa, perched on its majestic setting of stone and lava in the Yemeni jebels appears isolated from the world and close to the sky” described Joseph Kessel in Fortune Carrée.  Almost nothing has changed since the famous author visited. The city remains perfectly intact and totally unique. Kessel said of the women in Sanaa “ They have such grace and those soft, large eyes shaped like almonds that sung the Song of Solomon” Today, however, the tribal costume of the Yemeni women has virtually disappeared in Sanaa and the “ large, soft eyes” have become invisible. Under the influence of Saudi Arabia, ghostly black silhouettes have invaded the streets.  Is this a Fashion statement or an affirmation of religious fundamentalism?