Ville de BARGNY, SÉNÉGAL. Le séchage et le fumage du poisson fait vivre plus de 1500 femmes contraintes de développer leur activité dans la ville, faute d’espace. Un épais brouillard mêlé de fumée et de cendres de charbon enveloppe la ville quasi quotidiennement. Cette commune de 70 000 habitants, composée de pêcheurs et d’agriculteurs lébous, se dit menacée sur ses quatre points cardinaux. 80% des terres leur ont été confisquées à coups de décrets d’utilité publique pour la construction de la ville nouvelle de DIAMNIADIO. Tandis que des industries polluantes (cimenterie, centrale à charbon, projet d’usine sidérurgique) s’entassent aux marges de la ville, sur un littoral dévasté par l’érosion côtière. Entre Bargny et Yenne, à moins de vingt kilomètres de distance, deux ports en eau profonde prévus sur une implantation de plus de 2000 hectares fermeront l’étau sur la Petite-Côte sénégalaise. L’ensemble de ces infrastructures constitue une véritable bombe écologique à retardement, et paupérise cette communauté dont les ressources d’origine halieutique et agricole diminuent d’année en année.